Limiter les pertes des retenues d’eau par évaporation
Près de Nantes, des essais ont été menés pour mesurer l’évaporation de bassins alimentés par les eaux pluviales et tester des dispositifs pour la réduire.
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À Pont-Saint-Martin (Loire-Atlantique), le Comité départemental de développement maraîcher (CDDM) a fait construire en 2021 trois bassins avec géomembrane sur une surface totale de 700 m², zones de passage comprises. D’une capacité de 180 m3, ils sont alimentés grâce à la récupération des eaux pluviales sur les 3 600 m² de serre froide adjacente. De 2022 à 2024, les volumes entrants et sortants ont été suivis. Les résultats des essais, réalisés dans le cadre du projet Climatveg, ont été présentés le 25 mars 2025.
Pour limiter l’évaporation, deux bassins ont été couverts. L’un avec des Hexa-Cover, hexagones de plastique assurant une couverture de 100 % (ils s’emboîtent quand le niveau baisse), pour un coût de 5 600 €. L’autre avec un radeau végétalisé (9 500 €), couvrant un peu moins de la moitié du bassin. Le dispositif est composé d’une trémie plastique, base de flottaison, avec des géonattes de coco préimplantées avec des plantes.
La consommation de l’eau a été calée sur celle de Régis Chevallier, producteur voisin et président de la fédération des maraîchers nantais, dans une rotation mâche/radis/jeunes pousses, avec 3 600 m2 à arroser. « On enlevait de l’eau à chaque fois qu’il irriguait », explique Sylvain Gérard, coordinateur technique au CDDM.
Les Hexa-Cover plus efficaces
Les Hexa-Cover ont montré les meilleures performances pour limiter l’évaporation (25 à 30 %), et la température de l’eau est plus basse dessous. Les pertes du bassin végétalisé sont légèrement moindres au global (4 à 5 %) que le non couvert, mais avec des variations liées à la consommation des plantes. Celles-ci ont par ailleurs bien évolué au fur et à mesure des années : le radeau a été colonisé par d’autres espèces locales. Mais fin mars 2025, lors de la présentation des résultats, la végétation faisait grise mine, par manque de nutriments disponibles dans l’eau de pluie.
Pour prendre un exemple, en août 2024, l’évaporation a été de 3,05 mm/jour pour le bassin avec les Hexa-Cover, 3,2 mm/jour pour le végétalisé, et 3,5 mm/jour pour le témoin. Si les couvertures ont fait leurs preuves, le CDDM note que l’évaporation « ne représente qu’une faible partie des volumes d’eau utiles pour l’irrigation. La différence entre les bassins n’est de ce point de vue pas significative ».
Les données récoltées ont permis d’estimer le volume minimal nécessaire pour irriguer, en 2023, les cultures d’un abri de 3 600 m², en dehors de la période d’étiage (quand les cours d’eau sont au plus bas). Le remplissage se faisant uniquement hors étiage, avec un bassin non couvert. En comptant 420 m3 apportés par la pluie tombant directement dans la retenue, 268 m3 évaporés, face à 816 m3 de besoins en irrigation, le besoin est de 664 m3 de réserve en début d’étiage, auxquels il faut ajouter 132 m3 de fond (non exploitable). Il faudrait ainsi un bassin d’une capacité de 796 m². « Soit un volume beaucoup plus grand que nos bassins actuels », résume Sylvain Gérard.
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